Histoire

Sur le domaine de la villa gallo-romaine Nimsiacus, Amblard de Thiers, archevêque de Lyon, fonde un prieuré en 952. Par un acte daté du 9 août 978 et fait au nom d'Amblard  (décédé le 25 mai), la villa et ses dépendances - champs, vignes, forêts, pacages, eaux courantes -, sont données aux moines de Cluny pour qu'ils construisent un monastère dédié à St Pierre. Cet acte porte à son dos une mention postérieure à l'acte : "de cella Rivis" : de rivius = ruisseau, d'où Ris, qui tire son nom des ruisseaux le traversant.

L'église du prieuré est aussitôt construite vers 979 -985. En 998, le pape Grégoire V confirme la donation à l'abbé de Cluny, Odilon de Mercoeur (St Odilon qui viendra à Ris en 1048) : le monastère est alors dédié à Notre Dame (il le restera jusqu'en 1788) et fait partie des plus anciennes communautés monastiques clunisiennes.

Le prieuré  a compté plus d'une vingtaine de moines jusqu'au XVIè siècle, chiffre exceptionnel en Auvergne. Les moines étaient les cadets des grandes familles du Bourbonnais, du Forez et du Velay. Au cours des ans, le prieuré reçut de nombreux dons des Comtes d'Auvergne, des seigneurs de Montboissier, de Chamalières, de Bulhon. Simon de Beaulieu, archevêque de Bourges et Primat d'Aquitaine, le visita en 1287. Le prieuré conventuel avait sous sa dépendance 5 autres prieurés dont celui de Bancherelle, un autre dans le diocèse de Lyon et un dans le diocèse de Limoges.

Les biens du prieuré étaient constitués de vignobles ( environ 10 hectares avant la Révolution), de prés, d'étangs. Les domaines appartenant au prieuré étaient: Charnat (près de Puy-Guillaume), Bancherelle, Chez Pelletier.

Le prieur de Ris était considéré comme l'un des plus importants seigneurs du diocèse de Clermont, portant la crosse et la mitre de l'évêque dans les grandes cérémonies. Sa  justice s'exerçait sur Ris et Lachaux et sa mouvance s'étendait "à plus de six lieues à la ronde" (24km);  il disposait de 50 archers pour la défense de la ville.

Il nommait les curés de Jussat, Beaumont-les-Randan, Châteldon, Ris, Lachaux, Ferrières, Molles, Cheval Rigon.

 

Le bourg se développe autour du monastère sur environ 13 hectares. Sous l'apanage d'Alfonse de Poitiers, entre 1241 et 1271, Ris est le siège d'une prévôté de la Terre royale d'Auvergne. Grâce à la proximité des voies navigables et terrestres, la ville bénéficie d'une situation favorable au commerce, attestée par la présence d'une communauté juive au XIIIe siècle. 

Le prieur favorise les marchés et les foires, et fait construire en 1344, un pont sur l'Allier. En 1354, la création des foires de Châteldon entraîne un conflit d'intérêt entre le prieur de Ris, le cardinal Guy de Boulogne et le seigneur de Châteldon, Aycelin de Montaigut; l'affaire qui oppose ces deux princes du pays, est portée devant le Parlement de Paris.

En liaison avec l'aménagement du port de Ris  en 1413, port économiquement important dans la région pour assurer le trafic des produits de l'industrie thiernoise et de la vallée de la Dore, ainsi que l'exportation des vins de Ris (très réputés) vers Paris, Louis XI accorde de nouveau des foires à Ris en 1482. Louis XIII confirme aux religieux la création de trois foires et marchés hebdomadaires en 1624. Il existait une copropriété (à parts égales) du bac et du port de Ris entre le prieur et le seigneur de Limons.

Plusieurs fortifications vont entourer Ris : pendant la Guerre de Cent Ans, au 14e siècle autour du prieuré et de l'ancien cimetière jouxtant l'église; puis au 15e siècle, s'étendant au Nord et à l'Est du bourg. Pour se protéger des guerres de Religion au 16e siècle, entourant le faubourg à l'Ouest.

A cette époque les fortifications devaient compter 18 tours et 2 portes principales. Mais ces guerres ont ruiné à plusieurs reprises le monastère et la ville. Notamment en 1576, lors du passage de l'armée du prince de Condé et du duc Casimir du Palatinat, quand les moines ont refusé de les ravitailler.

Ris (qui a compté jusqu'à 3000 habitants) est qualifié de "petite ville" en 1510, 1697... En 1588, Ris fit partie des 6  villes adjointes aux 13 "Bonnes Villes" représentant le Tiers-Etat de Basse Auvergne à l'assemblée des Etats. En 1630, Ris appartient à la généralité de Moulins en Bourbonnais (jusqu'à la création des départements en 1790).

On note la présence, de 1660 à 1790, d'un dépôt de sel (quartier St Martin dans le faubourg) ; la contrebande (le faux saunage) était alors intense et justifiait la présence d'une brigade de gardes des gabelles à Ris.

Entre 1728 et 1788, le prieuré ne compte plus que 4 moines.

La maison conventuelle est reconstruite entre 1767 et 1790.

 

Le départ des moines en 1788, puis la Révolution, qui voit la destruction du clocher de l'église et la vente des biens du prieuré, ont fortement influé sur le déclin progressif de Ris.

 

En 1815, une compagnie de cavaliers autrichiens occupe la commune.

Au XIXe siècle, la crise du phylloxera et la concurrence des vins du midi arrivant par le chemin de fer dans la capitale, frappent durement l'activité viticole locale.

 

La princesse Adelaïde d'Orléans, soeur du roi Louis-Philippe,  finance la construction du pont suspendu de Ris (1844-1845) sur l'Allier, oeuvre de l'architecte Adolphe Boulland. Ce pont de style moyenâgeux en briques et pierres, sera malheureusement démoli en 1954.

Le ruisseau du Saut du Loup (qui avait servi de défense naturelle) est recouvert par la route au XIXe. La mairie actuelle est construite en 1880.

Les foires de Ris qui se déroulaient sur les nombreuses places de la ville, sont transférées à la Gare de Ris en 1928. Quelques établissements (plastique, confiturerie, fromagerie) s'implantent également à la Gare de Ris.

B.Vin

Le premier livre sur l'histoire de Ris

préface d'Eric Gold, sénateur du Puy-de-Dôme -  80 pages, 130 illustrations, 17 €

Les maires de Ris
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Pour les généalogistes, ce classeur est disponible en mairie :

blason des de Veyny d'Arbouze, marquis de Villemont au 18e siècle

 

 

 

 

Le blason de la commune de Ris a été créé à partir du blason des de Veyny d'Arbouse, en reprenant la crosse, la colombe et l'arbousier.

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